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Les aventures de Perrine et de Charlot

Charlot ! » répète-t-il encore. Puis, avec un cri semblable à un rugissement, il s’enfuit.

Olivier Le Tardif, heureusement, est à sa maison. Il ouvre lui-même la porte. À la mine terrifiée de Julien, à ses mains tremblantes qu’il tord, le jeune homme pressent un malheur. Il saisit le bras du matelot : « Julien, qu’y a-t-il, vite, dis-moi ? »

Le matelot le regarde, angoissé, puis articule avec peine : « Charlot ! »

olivier le tardif, le secouant.

Allons, remets-toi, Julien. Où est Charlot ? Car c’est de Charlot qu’il s’agit n’est-ce pas ?

(Le matelot fait signe que oui.)

L’enfant n’est pas ici. Que veux-tu dire, voyons ?

Aux explications un peu confuses de l’infirme, Olivier Le Tardif comprend enfin ceci : Charlot, voulant rejoindre M.  Olivier chez les pères, a quitté Julien près du couvent, tourné le mur à droite, puis… n’a plus été revu. « Par personne, par personne » répète l’idiot qui se remet à gémir.

olivier le tardif, un peu impatient.

Julien, cesse donc de te lamenter. Suis-moi plutôt. Nous allons explorer les alentours de Notre-Dame-des-Anges. Il est étonnant, vois-tu, que les Iroquois, si ce sont eux qui ont fait le coup, aient pu surgir si vite et disparaître sans laisser de traces.

julien l’idiot, se retenant, les mains crispées, à une chaise.

M.  Olivier, ils… ils ne l’ont pas… tué,… les vilaines bêtes !

(Ses gros yeux pleins d’épouvante et de douleur, semblent sortir de leurs orbites.)