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Les aventures de Perrine et de Charlot

lot s’impatiente. Lâchant la main de Julien, il annonce qu’il entre au couvent pour en ramener tout de suite M. Olivier. Julien suit l’enfant des yeux. Il sait qu’il n’a qu’à contourner le mur à droite pour être en sûreté. Il veut tout de même l’accompagner. Son compagnon le raille sur ses fonctions de bonne d’enfant. Piqué au vif, Julien riposte. Le matelot lui tape sur l’épaule, le calme, l’adoucit, et peu à peu l’entraîne vers les magasins. L’on fera une partie de trictrac. Julien se rassure, d’ailleurs. Charlot doit être maintenant auprès de M. Olivier. Il s’éloigne…

Hélas ! non, Charlot n’est pas avec M. Olivier ! Ce mur qu’il lui fallait contourner à droite sert aux mauvais desseins de deux Iroquois. Avec l’agilité et la promptitude coutumières de leur race, apercevant Charlot, ils le saisissent. L’un d’eux appuie fortement la main sur sa bouche tandis que l’autre le garrotte. On lui enfonce dans la bouche une boulette d’étoffe, le plus grand des deux sauvages le charge sur son dos… et en route ! Les bois sont près et permettent aux ravisseurs d’accomplir avec sûreté leur crime.

Pauvre Charlot ! Il ne se trouve personne pour voler à son secours. Julien ne le croit-il pas avec M. Olivier ? Et M. Olivier ne le sait-il pas en la compagnie de Julien ? Plusieurs heures qui eussent été efficaces en recherches, sont perdues. Pauvre Charlot !

Lorsque Julien, enfin, quitte les magasins, sonne chez les pères, et demande M. Olivier et Charlot, hé ! qu’apprend-il donc ? Que M. Olivier est retourné à sa maison depuis longtemps,… sans Charlot ! On n’a pas vu Charlot au couvent ! Mais non !… « Pas vu Charlot, bégaie Julien, en reculant, les yeux pleins de détresse ! Pas vu