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Les aventures de Perrine et de Charlot

d’argent. Le jeune homme se glisse habilement près de Marie Le Neuf, qui rougit. Voici MM. de Repentigny, du Hérisson, de la Poterie, Poutrel du Colombier, Guillaume Couillard. Que de velours, de soies aux chatoyantes couleurs, de chapeaux à plume ! Les dames en robes de brocart gris-argent ou vert, leurs cheveux bouclés, portés bas sur le front à la manière de la reine Anne d’Autriche, défilent avec eux. Enfin les colons des Trois-Rivières, leurs femmes et leurs enfants viennent aussi se grouper non loin de la tente des gouverneurs. Les six enfants font leur apparition. Tous battent des mains à leur vue. Ils sont ravissants habillés de couleurs tendres, tenant chacun à la main une couronne de laurier. Ils prennent place près d’une table, où brille sur un tapis écarlate une épée à la garde ciselée. Le gouverneur l’offrira au vainqueur.

Olivier Le Tardif et Jean Nicolet ne se voient nulle part. Questionné, Jean Godefroy raconte que ses deux amis craignant quelque perfidie des sauvages n’ont pas voulu quitter son frère, Normanville. Julien les a suivis.

« Chacun sait, remarque Jean Godefroy, en riant, ce que le brave matelot pense, et tout haut des Peaux-Rouges. Tous les trois se tiennent, en attendant le signal du départ, à une lieue et demie d’ici, au fond des bois. »

Les sauvages se sont groupés en arrière, par nation. Trois cents Montagnais sont à gauche ; deux cents Hurons, à droite ; au centre, cent Algonquins de l’Île voisinent avec quatre cents Nipissiriniens.

Deux heures ! Le canon tonne. Une décharge de mousqueterie éclate. D’autres décharges répondent au loin. Le bruit va s’affaiblissant. Plus rien. C’est le signal. La course commence.