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Les aventures de Perrine et de Charlot

sang coulait !… On ne voyait plus sa figure. Et puis il est tombé !… M.  l’abbé, je trouve que M.  Nicolet a bien fait de punir le petit tambour. Car l’on doit être puni lorsque l’on fait mal, n’est-ce pas ?

l’abbé de saint-sauveur

C’est un moyen de se corriger de ses défauts, Charlot.

charlot

Alors, M.  l’abbé, pourquoi les sauvages ne voulaient-ils pas qu’on frappât le petit tambour qui avait été méchant ? Pourquoi ils disaient qu’il n’était qu’un enfant et sans esprit ? Pourquoi, aussi, ils demandaient des cadeaux pour le guérir ?

l’abbé de saint-sauveur

Pourquoi tout cela, Charlot ? Parce que ce sont des barbares, qui aiment aveuglément leurs enfants, et ne comprennent pas que l’on peut aimer beaucoup et aimer très mal en même temps. Ils ne savent pas, non plus, que tel l’on pousse dans la jeunesse, tel l’on demeure presque toujours. Ils ignorent les bienfaits d’une main vigilante, à la fois ferme et douce, qui vous redresse sans cesse. Qui donc, vois-tu, leur aurait appris les avantages de l’éducation ?

(L’abbé de Saint-Sauveur se lève et conduit Charlot près d’une large fenêtre.)
Tiens, Charlot, vois cet arbre que M.  de Saint-Jean (Jean Bourdon) a planté, il y a à peine un mois ? N’incline-t-il pas déjà à gauche ? Il faut que dès demain mon ami le relève, le soutienne, le fixe à un tuteur… Sinon, il suivra de plus en plus la pente mauvaise.
charlot

Je comprends, M. l’abbé.