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Les aventures de Perrine et de Charlot

lot tendus vers elle, elle s’approche, et prend le pot de confitures qu’il lui offre. Elle détache ensuite la courroie qui lui barre le front et soutient le sac pendu à son dos. Le petit François-Olivier repose dans ce sac. Il dort comme un loir. Charlot ouvre de grands yeux. Se peut-il que l’on dorme dans un semblable berceau ! Et qu’il est noir et joufflu le poupon qu’on lui fait voir ! Une main toute boulotte et chaude s’échappe du maillot. Charlot la saisit, la caresse, la colle contre sa joue. La femme sauvage pousse de petits grognements satisfaits et échange quelques mots avec Olivier Le Tardif. Mais le poupon grimace tout à coup, il geint. Alors, la maman, gravement, se prend à danser, remuant en tous sens le sac qu’elle replace sur son dos. Cette tactique réussit à merveille, François-Olivier referme paisiblement les yeux.

Quelques minutes plus tard, le missionnaire et les visiteurs sont installés autour de la cabane de Prince. Le poupon, bien éveillé cette fois, passe de bras en bras. Il a garde de larmoyer. Il semble heureux d’être pressé contre des cœurs français, ce dont en fait finement la remarque la femme sauvage. « Il vous appartient sûrement, déclare-t-elle, car il n’est content et nous sourit, qu’emmailloté à la française. »

Enfin, le père de Quen, sur un signe d’Olivier Le Tardif, donne le signal du départ. On promet de revenir, ce qu’approuvent fort Perrine et Charlot. La gentillesse du poupon sauvage les a ravis.