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Les aventures de Perrine et de Charlot

puie sa tête sur celle d’Olivier Le Tardif. On se remet en marche.

perrine, timidement.

Charlot, tu me raconteras l’histoire du petit sauvage, n’est-ce pas ? Plus tard, à la maison.

charlot

C’est vrai, pauvre Perrine, tu ne sais pas, toi. Veux-tu entendre tout de suite ? Écoute. François-Olivier, qui était, petit, petit comme cela

(Il montre son pouce.)
vient à tomber malade. Il va mourir. Oh ! son papa en est bien triste. Il court au couvent et ramène un bon jésuite chez lui. « Notre petit va être baptisé, » dit-il à sa femme. « Non, non, dit-elle, cela va le faire mourir. » Elle était pagaine, Perrine, c’est pour cela qu’elle ne voulait pas.
le père de quen

Païenne, petit. Pa-ï-enne.

charlot, docilement.

Elle était pa-ï-enne : alors, le papa devint plus triste encore, et joignit les mains. « Mon Dieu, dit-il, si vous le voulez, vous pouvez guérir mon enfant. » C’est la prière, cela, Perrine, m’a dit le père, du Saint-Turion de l’Évangile.

le père de quen

Le Centurion, Charlot. Voyons, ne crée pas de saints nouveaux. Ça n’est pas ton métier.

charlot, ravi de les intéresser.

Alors le missionnaire dit à la femme sauvage : « Si je vous promets, avec la grâce de Dieu de guérir votre poupon, me laisserez-vous le baptiser ? » — Oui, répond-elle. Et le père tint sa promesse, Perrine. Il baptisa le petit, et le bon