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hors de vue. Michel, rejeté vers le mur du séminaire, s’y adossa bientôt tout en examinant la petite bête qui semblait souffrir. Il se promit d’en prendre soin, ne fût-ce qu’en souvenir de cette première entrevue avec son très suffisant rival. Une voix s’éleva tout à coup près de lui.

— Monsieur, disait une voix douce, de grâce, pardonnez à mon frère. Sa promptitude est extrême. Il n’a pas mauvais cœur, au fond. Je ne sais ce qui lui a pris de frapper cet animal… Votre chien souffre-t-il vraiment beaucoup ?… Oh ! que j’en ai de chagrin !… Je gronderai Jules, Monsieur, demain ! Je le forcerai à vous faire des excuses… Il m’écoute toujours finalement, je vous assure… Monsieur, dites que vous ne nous en voulez plus, dites ?

Michel avait continué à examiner le blessé tout en prêtant l’oreille à la voix compatissante de la jeune fille. Lorsqu’il se fut assuré que rien de grave n’était à craindre, il leva des yeux souriants vers son interlocutrice.

— Je vous en prie, Mademoiselle, ne prenez pas ainsi les choses à cœur. Et surtout, ne m’offrez pas vous-même des excuses… La compassion se lisait dans vos yeux, tout à l’heure, je l’ai bien vu…

— Merci, alors, monsieur… Cela me remet. Ce pénible incident m’avait fait mal jusqu’au