Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rence assumée avec un art parfait. Seul le capitaine et ses marins en uniforme ont assisté à la première messe.

— Je ferai une petite enquête, moi aussi, de mon côté. Ne crains rien. Tiens, tiens, que peut vouloir ce revenant, au moyen de telles allures mystérieuses ? En tout cas, le rustique ami d’autrefois de notre belle Josephte n’a qu’à continuer la conduite qu’il a tenue jusqu’ici et respecter les distances qui le sépareront toujours, au point de vue social, de sa compagne de jadis.

— Tu as raison. La distinction innée de Josephte, d’ailleurs, viendra à son secours. Elle regardera de haut, maintenant, cet orphelin pauvre, né de parents fort communs, sans doute.

— Si jamais, j’ai un rival de ce genre, j’abandonne la partie.

— Quel air dépité, mon frère, et quel illogisme d’amoureux. Au contraire, tu te rueras alors à la conquête, je te connais.

— Tu as voulu m’effrayer, dis-le, avec toute cette histoire d’un jeune homme qui paraît et disparaît avec une rapidité mystérieuse ?

— Pas du tout. Mais que cela te serve de leçon. Tu as l’air trop sûr de plaire à Josephte.