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— Un jour, dis-tu ? Bah ! durant ses années de couvent. Elle s’est ravisée depuis. Quand l’entendons-nous rappeler quelques épisodes de cet autrefois que tu déclares lui tenir tant au cœur ?

— J’aimerais mieux, pour ma part, lui en entendre causer. Puis, as-tu deviné pourquoi elle est aussi songeuse depuis le matin ?

— Je n’ai pas ton admirable clairvoyance. Parle, parle, puisqu’aussi bien la belle Josephte prolonge sa station auprès de sa belle-sœur.

— Eh bien, c’est que le dévoué serviteur de la maison, Jean, lui a servi ce matin un conte à dormir debout, à la vérité, au sujet d’un beau jeune homme qui serait descendu du bateau hier soir, lui aurait aidé à réunir les ballots adressés à Mlle Josephte ou à Mme Précourt et, chose curieuse, se serait informé avec intérêt de Josephte et de sa famille.

— Où as-tu appris cette nouvelle ? Justes cieux ! Quelle curiosité te dévore sans cesse, ma pauvre enfant ! Tu ramasses tout.

— J’étais avec Josephte. Je n’ai pas eu d’enquête à mener, rassure-toi.

— Et ce mystérieux jeune homme, où s’est-il retiré ?

— Nous l’ignorons tous. « Personne ne l’a vu au village », assurait Jean, tout à l’heure, à Josephte, qui l’interrogeait d’un air d’indiffé-