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convoite cette adorable jeune fille ? S’il en est indigne, qu’il prenne garde !… S’il en est digne… Mon Dieu, mon Dieu, que deviendrai-je, moi, que deviendrai-je ? — Tu vois, Michel, concluait sa raison, ton cœur t’entraîne vers quelque péril aussi certain que mystérieux. »

Tout en devisant intérieurement, Michel avançait du même pas résolu qu’au départ. Une clôture en fer forgé apparut tout à coup, sur le haut d’une petite pente. Michel tressaillit. Peu de distance le séparait maintenant du jardin des Précourt. Il lui faudrait se dissimuler derrière les arbres qui clôturaient, à l’intérieur, le fond du spacieux jardin… Bientôt, il se glissait avec dextérité au milieu des arbres. Il les connaissait tous si bien. Leur bruissement lui semblait un murmure amical et réconfortant. Un éclat de rire fusa tout à coup non loin de lui. Michel pencha la tête. À peu de distance, on se promenait dans une des allées de droite du jardin. Les yeux de Michel se posèrent tout d’abord sur Josephte qui marchait silencieuse, un peu indifférente même, entre ses deux amis. Elle leva soudain de grands yeux pensifs dans la direction où se tenait Michel. Devinait-elle, au fond de son être sensible, qu’un cœur battait pour elle fortement derrière les grands arbres pro-