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çues. Elles sont à la vieille maison depuis quinze jours. Elles y ont même des visiteurs, m’a dit ma sœur, qui sait un peu toutes les nouvelles du village,… comme autrefois ! Elle a moins changé en tout, que vous, conclut d’un air narquois le curé.

— M. le curé, mes confidences ne vous fatigueront pas ? Je ne voudrais pour rien au monde vous causer quelque malaise.

— Mais non, mais non, mon ami. Mais quelles sont ces confidences ?

— Elles vont vous surprendre.

— Vraiment ? Tenez, installez-vous bien commodément, dans cette « chaise berçante » , près de la fenêtre. De la sorte, tout en parlant, vous pourrez assister à la sortie de la messe. Vous verrez défiler mes plus fidèles paroissiens. Repoussez le rideau. Vous reconnaîtrez mieux les gens.

— Non, non, je le déclarais tout à l’heure. Je désire n’être reconnu de personne autre que vous à Saint-Denis. L’on pourrait me voir à cette fenêtre, n’est-ce pas ?

— C’est vrai… Allons, parlez, car je ne comprends plus très bien ce qui vous amène à Saint-Denis, au fond. Tout ce mystère m’inquiète un peu.

Le récit de Michel parut intéresser ce prêtre plein d’expérience. Les sentiments, ou ardents