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teurs à l’étage du grenier. C’est là qu’il voulait recevoir le jeune homme, qui y dînerait, M. le curé le voulait absolument. Durant quelques minutes, M. Demers fixa des yeux pénétrants sur ce jeune visiteur qui s’excusait si courtoisement de forcer la porte d’un malade, mais se sentant très heureux, en même temps, qu’on voulût bien le recevoir. Soudain, M. Demers, poussa une exclamation, et se soulevant de sa chaise d’invalide, il s’exclama : « Mais c’est Michel, le protégé de feu M. Précourt ! C’est bien vous, n’est-ce pas, mon jeune ami, mes yeux, toujours assez bons, ne me trompent pas ?  »

— Oui, c’est Michel, M. le curé, Michel Authier, qui vous a quelquefois servi la messe, il y a de cela dix ans. Mais… me permettrez-vous de vous demander le secret sur ma personne ? Je vous en donnerai tout à l’heure la raison. Savez-vous, M. le curé, que vous êtes le seul jusqu’ici à m’avoir reconnu. Même Mlle Jeannette n’a pu me remettre tout à l’heure.

— Le fait est que vous êtes presque méconnaissable, mon jeune ami… Mais il y a d’autres bons yeux que les miens, au village, ne vous y montrez pas trop.

— Non, M. le curé, je repars ce soir, voyez-vous…

— Mais c’est trop court, cette visite. M’est avis que les dames Précourt n’entendront pas de cette oreille-là, dès que vous les aurez aper-