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ment élevé à la mémoire du patriote Olivier Précourt, une large croix de marbre gris, assez basse où se lisaient comme épitaphe, les vers émouvants d’un jeune poète de France, presque célèbre, Victor Hugo.


Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d’eux passe et tombe éphémère ;
Et comme ferait une mère,
La voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau.


Tout au bas : Olivier Précourt, décédé à Saint-Denis, en 1839, à l’âge de vingt-sept ans.

« Quel noble cœur gisait là ! » déclarait en gémissant le jeune homme. Tout, Olivier Précourt avait tout sacrifié pour la liberté politique de son pays. Et, dans cette âme vaillante, il y avait, en outre, le brûlant comme une flamme, quelle compassion, quelle générosité pour les pauvres et les petits. M. Olivier, priait intérieurement Michel, en retenant ses larmes, me voyez-vous ? Je vibre toujours de reconnaissance… Ma vie, si elle est droite, si elle s’illumine des ressources de l’intelligence, à qui le dois-je ? À vous, à vous seul. Je vous aime avec la même passion de jadis, je vous vois, moi, avec quelle clarté, je vous vois… avec mes yeux d’enfant… Protégez-moi, comme autrefois ! »