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la fillette tendrement aimée de son enfance, sinon l’idéale jeune fille dont on rêve, qu’on regarde émerveillé, puis soudain intimidé. La grâce et la beauté de la petite fille de jadis n’avaient fait que grandir, sans doute. Durant les dix années d’absence de Michel, la métamorphose s’était produite. Il la reconnaîtrait pour sûr sa Josephte, mais en la revoyant quelle mystérieuse inconnue, il aurait en même temps devant lui. En outre, l’état de fortune de la jeune fille lui permettait de s’entourer d’un cadre affiné, qui donnerait pleine valeur aux dons nombreux dont le ciel l’avait gratifiée. Car Michel, peu d’années auparavant, avait appris que les débris de fortune laissés par Olivier Précourt à sa jeune veuve et à sa sœur Josephte s’étaient quintuplés grâce à la gestion habile de Mathilde Perrault-Précourt, longtemps inconsolable et atterrée, mais qui avait enfin réagi et trouvé dans l’activité extérieure une diversion à sa peine cuisante. De plus, Marie, la sœur aînée de Josephte, fort bien mariée aux États-Unis, mourait toute jeune, sans laisser d’en-