Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/299

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tous se trouvèrent debout, les yeux remplis d’effroi… Ciel ! que se passait-il donc ? Jules courut ouvrir. Le maître de la maison suivit plus lentement. Deux amis de Jules Paulet entrèrent et montèrent au salon sans qu’on les y invitât, surexcités, affolés. Ils racontèrent quels événements terribles se passaient, à Montréal à cet instant même : le parlement était en feu, les députés en fuite, la police impuissante jusqu’ici, et un grand nombre d’émeutiers se dirigeaient, maintenant, vers la maison du premier ministre… « Heureusement, ajouta un des jeunes gens, que les amis dévoués de M. La Fontaine font en ce moment disparaître celui-ci, ainsi que sa femme, et qu’ils se disposent ensuite à empêcher tout dégât considérable à la maison de notre homme d’État, si parfaitement incompris de ces brutes de tories… »

Le bruit grandissait sans cesse dans la rue, à mesure que les jeunes gens parlaient. Soudain le mot « fire, fire ! » retentit avec un ensemble formidable. C’était une foule, maintenant qui passait sous les fenêtres où se tenaient, affolés, ne sachant quel parti prendre, les parents et les amis des Paulet.

Soudain, Josephte poussa un cri d’angoisse terrible. Elle pointa un groupe, non loin d’elle, et tous reconnurent à la lueur des torches que l’on portait, Amable Berthelot, Michel Authier, Charles Coursol, messieurs Chauveau et Cau-