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figure tirée de la fiancée de son frère. Elle tenta de provoquer, avec sa douceur pénétrante, quelques confidences. Elle comprenait si bien, quel bien en eût résulté pour la jeune fille. Mais Josephte ne voulut rien avouer, rien confier, rien expliquer même, souriant avec tristesse à la bonté compatissante de son amie. Mais qu’elle lui était reconnaissante, et elle le lui dit des larmes dans les yeux, d’avoir ainsi réhabilité Michel dans son esprit. Elle n’osait ajouter « dans son cœur, » car elle s’était juré d’être loyale, même dans les petits détails, au fiancé qui l’aimait sans partage, sans avoir jamais jeté les yeux, ni témoigné la plus petite affection à toute autre jeune fille, plus belle, pourtant et plus charmante qu’elle. Mais, malgré ses efforts, dans la journée, son cœur s’était chaque fois serré en songeant au chagrin que devait ressentir Michel de s’être vu si complètement méconnu par sa petite amie d’enfance. Et plus jamais elle ne pourrait