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Michel se trouva seul avec Mme Précourt, qui s’installait dans le fauteuil qu’il avançait ; lui-même prit une sorte de tabouret et s’assit en face d’elle. Le front du jeune homme se barrait de plis, ses yeux regardaient avec une certaine anxiété sa visiteuse, très calme, pourtant.

— Je vois que tu te mets martel en tête au sujet de ma visite, Michel. Je t’en prie, n’aie pas ces yeux qui s’affolent…

— Pardonnez-moi, Madame, fit Michel, en passant avec lassitude la main sur son front, mais voyez-vous j’ai peu dormi cette nuit, et…

— Tu n’es pas le seul à avoir connu l’insomnie.

— La cause peut en être différente. Le bonheur aussi tient éveillé.

— Je comprends à qui tu fais allusion.

— Comment ne seriez-vous pas au courant du grand événement d’hier soir ?

— En effet. Je suis arrivée de Saint-Denis, tout juste pour apprendre la nouvelle.

— Elle n’a pas dû vous surprendre.

— Au contraire. J’ai même reproché à Josephte… Mais laissons ces à-côtés. Michel, j’ai eu un court entretien avec Hélène, ce matin. Elle m’a donné une version de la scène des fiançailles, qui me laisse perplexe, un peu chagrine, aussi. Je ne comprends pas très bien ta conduite en tout ceci.