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Comme elle se sentait désemparée, la belle-sœur dévouée de Josephte !… Quelles étranges complications sentimentales ravageaient les cœurs qui l’entouraient. Car, elle n’était pas dupe des manœuvres habiles d’Hélène. Sans doute, Blanchette avait un penchant pour Michel, mais c’était la loyauté même que cette enfant, et sachant Michel très épris de Josephte, quoique le manifestant peu, elle n’avait certes pas cherché à nuire, ou même à diminuer cet amour. Non, il y avait en tout cela un peu de hasard, qu’un esprit habile et vigilant, et c’était celui d’Hélène, avait su utiliser. Ne désirait-elle pas, à l’égal du fiancé, le mariage de Josephte avec son frère. Eh bien, elle allait en avoir le cœur net… Elle en savait trop et pas assez. Une autre déposition devait être entendue… celle de Michel. Elle se rendrait à son bureau tout de suite. Ah ! si Josephte n’avait pas été bouleversée au point où elle l’avait vue, cette nuit, elle serait peut-être restée passive… Après tout, Jules Paulet n’était pas un prétendant à dédaigner, et Michel, le pauvre Michel, quel avenir pouvait-il offrir à Josephte !… Il importait en tout cas d’être bien informée afin de ne pas laisser ceux qu’elle aimait s’en aller à la dérive sans crier au moins au péril… Mathilde Précourt fit un léger détour avant d’aller frapper chez Maître Amable Berthelot. Elle se rendit à Notre-Dame et vint s’agenouiller au pied de la statue de la Sainte Vierge.