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— Tu trouves, cousine ? Et Josephte, se dominant, se redressa en souriant.

— Quel sphinx tu peux être parfois, Josephte !

— Tu arrives et grondes déjà.

— Non, mais je ne sais comment aborder la petite âme farouche que j’ai près de moi. Josephte, en des instants comme ceux-ci, où je sens qu’il se passe quelque chose, que tu es bouleversée, je voudrais qu’Olivier fût entre nous…

— Olivier, mon frère tant aimé… murmura avec une douceur pénétrante la jeune fille.

— Il aurait su mieux que moi provoquer les confidences.

— Non, cousine. Ne parle pas ainsi. J’ai en toi une confiance absolue. Mais… vois-tu, il y a des moments où moi-même, je ne vois plus très bien dans mon cœur… L’orage assombrit tout…

— Eh bien, fit Mathilde, en prenant dans la sienne la main de la jeune fille, attends qu’une accalmie…

— Cousine, interrompit la jeune fille, avec une tranquillité apparente, je me suis fiancée ce soir.

— Qu’est-ce que tu dis ? s’exclama sa belle-sœur, en sursautant.

— Oui, je me suis fiancée avec Jules Paulet. reprit Josephte, assise de nouveau toute droite, les yeux détournés.