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Josephte en soupirant, au beau sentiment que Michel lui avait porté jusqu’ici. Il en était donc venu là… si vite… Comme un amoureux quelconque… Il ressemblait à toutes les âmes médiocres… Quelle tristesse ! Quelque chose s’éteignait en elle. Une croyance idéale en la beauté de certaines âmes gisait lamentablement. Son cœur se rebellait encore, cependant, il souhaitait s’être mépris… Mais à quoi bon maintenant !… Ne venait-elle pas de mettre de l’irréparable entre Michel et elle…

Elle se redressa soudain. Elle entendait parler tout près d’elle, au salon. Qui donc était-ce ?… Ce ne pouvait être… cousine Mathilde… Elle serait revenue, ce soir justement, de Saint-Denis ?… Mais oui, mais oui… c’était elle ! Et Josephte, vivement, mettait la clef dans la serrure, ouvrait la porte et se trouvait bientôt dans les bras ouverts de sa parente.

— Cousine Mathilde, que je suis heureuse de ton retour. Enfin, te voici avec ta petite…

— Ma petite Josephte, oui, oui ! Allons, regarde-moi un peu. Des larmes !

— L’émotion… de ton… arrivée… inattendue !