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— Allons, allons, Blanchette chérie… Tiens, vois, M. Authier fronce les sourcils. Ta réflexion lui déplaît. Venez tous deux danser.

— Vous m’excuserez pour ma part, Mademoiselle, fit Michel. Je me contenterai de regarder vos invités.

— Quel dommage ! Un valseur tel que vous ! Que dirait Cellarius, votre maître.

— Vous n’ignorez pas même cela, Mademoiselle. Vous êtes terrible.

— Alors, je vous abandonne un instant. Je vais voir aux autres invités. Viens m’aider Blanchette.

Michel demeura donc seul. Il se glissa près de la porte donnant sur le fond du salon, à proximité de la bibliothèque, et regarda tournoyer les couples. Il aperçut bien vite Josephte. Que son teint lui sembla animé ! Ses yeux se baissaient obstinément. Elle dansait avec Jules Paulet. Mais que lui disait celui-ci avec une ferveur qu’il ne cherchait pas même à voiler ? Tous deux passèrent soudain près, bien près de lui, sans le voir ni l’un, ni l’autre. Et le pauvre Michel put saisir ces mots de Jules : « Josephte, ne me rendrez-vous pas heureux enfin ?… Je vous aime depuis si longtemps… » Michel sentit son cœur se serrer lamentablement, il se doutait pourtant que ce choc l’attendait… Et s’il était entré chez les Paulet, justement ce soir, c’est qu’il voulait savoir si ce malheur était