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victimes de 1837-1838, qui sera bientôt adoptée, paraît-il, me ramènera encore à Montréal.

— Nous écriras-tu durant ton absence ?

— Tu m’excuseras, Josephte. À quoi bon des relations épistolaires en ce moment…

— Ta sagesse est admirable.

— Ne raille pas, Josephte.

— Bien. Mais si tu venais, maintenant, pria Josephte qui se levait, saluer cousine Mathilde et… nous souhaiter la bonne année… nous sommes au trente décembre, tu sais… finit la jeune fille en souriant bravement.

— Avec plaisir. Allons, Josephte !


XII. — TROIS MOIS PLUS TARD


Le 18 janvier de l’an de grâce 1849, le Parlement s’ouvrit à Montréal. L’agitation régnait partout. Des questions brûlantes devaient être discutées et résolues.

Le projet de loi touchant l’indemnité aux victimes de l’insurrection de 1837-1838 soulevait d’avance les passions populaires. Sir Allan McNab, un ancien président de la Chambre, entouré de quelques ambitieux, se montrait d’un fanatisme sans bornes. Tous ne reculaient pas devant la responsabilité d’ameuter la foule contre La Fontaine et Baldwin, les chefs du gouvernement qu’ils tenaient pour auteurs d’une mesure inique, qui n’était que de simple justice, pourtant. N’avait-