Page:Daveluy - Le mariage de Josephte Précourt, paru dans Oiseau Bleu, 1939-1940.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tait satisfait, presque heureux. Le parent et l’ami de La Fontaine comptait une dizaine d’années de plus que Michel. Il était célibataire, mais Michel se doutait que rien n’était moins définitif que cet état civil. Il avait surpris son patron, à la fenêtre, un jour, occupé à suivre des yeux une jolie jeune fille qui l’avait salué en rougissant beaucoup… Et l’après-midi suivant, il avait rencontré cette même jeune fille marchant à côté de son patron qui ne le vit même pas, tellement il s’absorbait dans la conversation tenue avec elle. Et Michel en avait tiré des conclusions. Pauvre Michel ! À voir de si près des amoureux le faisait bien un peu soupirer. Il songeait, alors, comme il eut été bon de revoir Josephte « que l’on disait belle », charmante, quoique assez hautaine et fort réservée. Michel hochait la tête en souriant. Il comprenait mieux sa petite amie de jadis. Il se rappelait la figure fermée qu’offrait Josephte, lorsque jadis quelqu’un lui déplaisait. Elle se défendait de cette façon contre les importuns. Non, elle ne devait pas avoir changé, la mignonne petite sœur d’Olivier… Quand donc, oh ! quand donc pourrait-il l’apercevoir, fut-ce de loin ? Puis, Michel s’en voulait de ce désir. À quoi bon se rapprocher de celle qui resterait pour lui l’inaccessible ?… Josephte