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trot des chevaux.

Jules Paulet, à force d’attentions, avait fini par vaincre le mutisme et la mélancolie de Josephte. Il avait même glissé à ses oreilles quelques mots tendres, sans encourir le moindre reproche. Tout allait vraiment à son gré, et même il avait manœuvré si habilement qu’au retour, il réussit à faire croire que Blanchette demeurait introuvable.

Il monta dans son joli sleigh seul avec Josephte. La jeune fille protesta peu d’ailleurs et accepta l’inévitable avec sérénité, semblait-il.

Pourtant Blanche Paulet n’était pas loin. Elle montait dans la voiture qui suivait celle de son frère. Son œil inquiet suivait les évolutions des diverses voitures, mais son regard revenait avec persistance vers celle de Jules. Son compagnon la taquina sur son air grave, et les autres occupants de la voiture l’approuvèrent.

Soudain, la pauvre Blanchette poussa un cri de détresse et désigna à son voisin le sleigh de son frère. Le cheval venait de se cabrer, puis, à peine maîtrisé, s’engageait dans un chemin de traverse qui menait je ne sais où. On ne voulut pas prendre garde aux craintes de Blanchette. Tous l’assurèrent qu’un excellent cavalier et conducteur comme Jules Paulet, dominerait bientôt la bête apeurée et qu’il serait sans doute à Montréal avant