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Jules et moi, de la réception chez Madame Georges-Étienne Cartier il y eut deux personnages qui jouèrent au silence jusqu’à la fin : Michel Authier et Josephte Précourt. Les Paulet s’ingéniaient en vain auprès d’eux. Les yeux de Jules, tu le penses bien, lançaient des éclairs du côté de mon compagnon.

— Et celui-ci ?

— Il regardait avec une sorte d’horreur, chaque fois qu’un réverbère nous permettait de voir quelque chose le bras de Jules passé affectueusement sous celui de Josephte.

— Alors, les affaires de cœur de notre frère vont bien ?

— Je ne sais pas. C’est à y perdre son latin, Josephte Précourt est si différente d’une rencontre à l’autre. Jules ne l’aurait jamais crue aussi fantasque… il a même prononcé, l’autre soir, dans un moment de vexation, alors qu’il la quittait et voulut baiser sa main, le mot de : coquetterie. J’aurais prononcé, moi, celui de pudibonderie.

— Michel Authier était-il présent ?

— Non.

— Alors, je comprends.

— Tu comprends quoi ?

— Que Josephte Précourt loin d’être coquette s’est montrée sincère. Elle aime toujours Michel, va. Ou plutôt, elle le préfère, à notre frère. Quand Michel est là, tu n’as donc pas remarqué qu’elle exagère son attitude de jeune fille qui aime et est aimée.