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vous, Josephte me recevoir ainsi…

— Michel… pardon, en effet. Je n’ai pas le droit de traiter ainsi un de nos invités.

— Si cet invité était de votre monde, non, sans doute. Moi, n’est-ce pas ? Moi, est-ce que je compte ?

— Michel, Michel, je souffre…

— Je vais vous envoyer votre amoureux, M. Paulet, il vous rendra votre calme de tout à l’heure…

— Je défends qu’on appelle qui que ce soit… Je veux être seule, bien seule…

— Je vous obéis.

Et Michel, en s’inclinant très bas, quitta Josephte sur le seuil du petit salon. Il venait de faire quelques pas dans le corridor, lorsqu’un sanglot de la jeune fille parvint à ses oreilles. Il se raidit en soupirant. Puis, se remémorant à la fois la conversation dédaigneuse des deux mondains, et l’attitude froide, incompréhensible à certains points de vue de Josephte, il s’enfuit vers la chambre où se trouvaient ses vêtements, puis, avec précaution, quitta ensuite la maison. Bah ! qu’importait au fond son manque de politesse. On en sourirait avec ironie dans ces milieux de haute bourgeoisie. « Comment s’attendre, irait-on en le répétant, à une courtoisie parfaite de la part de ce clerc, à la naissance obscure ? »

Michel avait habilement ménagé sa fuite, car il venait à peine de disparaître lorsque