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me. Vous n’êtes pas raisonnable.

— Oh ! la raison quand je vous vois… Votre beauté m’affole.

— Jules !

— Au bal, les compliments sincères doivent-ils être bannis ?

— Chut !… Et puis, ce jeune homme n’ose pas sans doute se substituer à vous… Éloignez-vous, Jules, de grâce.

— Dès que ma sœur aura été rejointe par son danseur. Pas avant. Ne me disputez pas ces instants que je vous consacre. Ils sont toujours trop courts.

Madame Précourt intervint avec sa grâce victorieuse.

— Josephte, dit-elle, il faut danser avec Michel. Notre petite Blanchette attend en vain son danseur. Il remplit un message à ma demande. Ton devoir d’hôtesse t’invite d’ailleurs à cette combinaison. Je ne crois pas que cela puisse déplaire à aucun de vous. Du moins, il me semble. Jules, voulez-vous me ramener à ma place, et vous occuper un peu des dames qui m’entourent ? Votre courtoisie si parfaite ne refusera pas de leur venir en aide. Un peu de vin ferait du bien à ce groupe d’aimables douairières.

Tous s’inclinèrent devant cette volonté aussi souriante que ferme. Peut-être un observateur aurait-il saisi, au passage, une contraction autour des lèvres minces de Jules