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Hélène Paulet était vraiment en beauté ce soir-là, dans une robe de gaze rouge avec une rose de même couleur placée avec goût dans sa chevelure noire.

— Avez-vous vu, Blanchette, M. Authier ? demanda la jeune fille. Elle était ici, il y a un instant. Ah !… je la vois, là-bas, à gauche, près de la porte du fond. Jules est là aussi. Et Josephte, naturellement. Je me demande si mon frère s’arrachera d’auprès de ce lis… Quel bon goût possède Josephte ! Voyez comme ce blanc vaporeux, appelait vraiment ces quelques roses blanches. Elles donnent une vie alanguie, mais réelle à son costume aérien. Mais vous me quittez déjà ?

— Votre danseur s’approche… Voyez !

— Alors, à la prochaine polka.

— Je me souviendrai.

Le jeune homme s’inclina ; puis, libéré, il chercha des yeux un endroit qui lui permettrait de s’emplir les yeux sans qu’on le vît, de la vision de Josephte, de Josephte si belle, dans sa blancheur et sa fraîcheur éblouissantes. Ses cheveux dorés mettaient, je ne sais quelle lumière chaude autour de son front. Ses yeux étaient baissés, et un peu de rougeur se substituait peu à peu à sa pâleur… Que lui disait donc Jules Paulet « qui ne pouvait s’arracher d’auprès d’elle » ? Comme venait de le déclarer sa sœur Hélène. Michel fronça les sourcils. Heureusement, Blanche Paulet