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n’avait pas aimé les éloges d’Hélène à son sujet, ni les preuves de ses relations assez fréquentes avec la jeune fille. » Était-ce simplement attribuable, comme le croyait Mme Précourt à la sentimentalité facilement exclusive chez une femme ? Ou bien Josephte ignorait-elle l’état véritable de son cœur ? Son affection pour lui, Michel, était si vive, si entière, il n’y avait de cela que quelques années, après tout. Si le cœur de Josephte ressemblait un peu au sien, rien ne devait avoir beaucoup changé, et seules certaines contingences impérieuses de la vie avaient pu mettre cette barrière dans la manifestation de leurs sentiments. Mais on pouvait s’expliquer amicalement là dessus… du moins, Michel voulait l’espérer, quoique cette Josephte si belle, si réservée, si froide, oui à son égard du moins lui parût mystérieuse et un peu inaccessible… Peut-être ne luttait-elle plus contre l’amour que lui inspirait Jules Paulet ?… Cet amour refoulait en tout cas, éteignait peu à peu, l’affection que Josephte avait jadis pour lui. Car comment, se disait tristement Michel, interpréter autrement la réserve glaciale de Josephte ?