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lettre de Mathilde Précourt. Il lui semblait qu’on le couvrait de chaînes tout en mettant à ce geste la plus grande bonté. On lui dictait sa conduite dans tel ou tel sens. On ne lui permettait pas de s’en écarter au nom de celui dont son passé demeurait comme auréolé : son protecteur, Olivier Précourt. Un moment, Michel songea à échapper à cette domination. Son retour aux États-Unis, qui n’étonnerait personne, ne serait pas une folle équipée, puisque la veuve de Rodolphe DesRivières l’y rappelait avec affection. Elle envisageait même certains projets d’avenir à son égard.

L’amour que Michel portait à Josephte triompha de tout. S’il fallait perdre cette enfant qui était tout pour lui, eh bien ! il verrait à qui serait confié cet être d’élite… Il voulait étudier davantage Jules Paulet que madame Précourt prisait au point de ne pas hésiter à lui confier le bonheur de Josephte. Ce fut en gémissant un peu que Michel se décida à suivre de point en point les conseils de sa princesse de jadis. Oui, il irait à la soirée du trente novembre, se ferait élégant et danserait avec Josephte. Mais Josephte que serait-elle envers lui ? Un seul point délicat, traité à peine, dans la lettre, donnait de l’espoir à Michel. « Josephte, avait écrit sa belle-sœur.