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s’y prêtent davantage. Tu me comprends à demi-mot, mon petit Michel, n’est-ce pas ? Si tu savais quelle confiance j’ai déjà en ta jeune sagesse, en ton caractère que les épreuves ont trempé.

Et maintenant, c’est entendu, tu seras à notre soirée du trente novembre. Tu danseras avec Josephte, simplement, aimablement, comme si tu l’avais quittée la veille… Compte sur moi pour arranger les choses. Et au bon moment… Il y aura entre nous désormais, veux-tu, une sorte de complicité affectueuse. Nous ferons tout pour le bonheur de Josephte, ce qui ne voudra peut-être pas dire contre ton propre bonheur, mon enfant. Tant de petits faits inattendus se produisent parfois dans le monde et viennent changer le cours de notre vie.

Et maintenant, il faut sceller ce pacte entre nous, n’est-ce pas ? Laisse-m’en solder les frais. Ouvre la petite enveloppe ci-incluse et sers-toi de son contenu pour acheter tout ce dont tu auras besoin pour égaler, d’un peu près, la coutumière élégance de Jules Paulet. Ne me fais pas le chagrin de refuser. Mon cœur recevrait mal ce choc. Dis-toi que mon cher Olivier m’inspire en tout ceci, et accepte ce cadeau en son nom et au mien. Je n’ai pas besoin de t’en demander le secret.