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— Écoute, ma petite Hélène, dit madame Précourt en souriant, je ne dispose pas ainsi de Michel… S’il veut revenir, il est libre de le faire.

M. Authier, dites oui, vite, tandis que mon frère, en bon amoureux, adresse ses adieux à Josephte. Je vous en prie ?

— Eh bien, oui ! répondit enfin Michel, d’une voix haute et soudain durcie. Il venait de voir Josephte lever un regard confiant et… tendre, lui semblait-il, sur Jules Paulet qui lui parlait assez bas et de très près.

Quelques minutes plus tard, la voiture des Précourt filait vers la rue Notre-Dame. Le silence régnait à l’intérieur du véhicule. Tout à l’heure, malgré l’empressement que Michel voulait mettre auprès de Josephte. Jules Paulet parvenait encore à le devancer.

Ce fut lui qui mit la jeune fille en voiture, qui l’enveloppa de la couverture, qui pria le cocher d’aller doucement. Michel n’eut à s’occuper que de Mme Précourt. En passant près du réverbère allumé où se tenait la voiture, Michel rencontra un moment le regard de Josephte Précourt. Il y lut une telle sympathie, une telle compréhension de la situation où il se débattait, que son cœur en fut réchauffé. L’indifférence glaciale dont Josephte ne se départait pas envers lui se