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VII — L’ÉMOI DE JOSEPHTE


DEPUIS quinze jours, Josephte était de retour à Montréal, mais sans pouvoir ni sortir, ni visiter ses amies. Ce dont protestaient presque quotidiennement les Paulet. Mais un rhume, contracté par la jeune fille sur le bateau peu confortable qui la ramenait de Saint-Denis à Montréal, s’aggrava soudain au point de nécessiter la venue du médecin. Sa jeunesse triompha de cette poussée congestive aux poumons, et bientôt Josephte réclama elle-même des promenades. Enfin, un bel après-midi de novembre, vers cinq heures, elle apparut très élégante dans une toilette de réception sur le seuil du petit boudoir où sa belle-sœur cousait au profit d’une fête de charité.

— Comment, tu veux sortir, Josephte ? s’exclama celle-ci. Que dira le médecin ?

— Je t’en prie, cousine, ne me traite plus en invalide. Je suis tout à fait remise.

— Où vas-tu ? Ah ! oui, à la fête des Paulet. Tu es habillée avec beaucoup de goût. Ce chapeau de velours noir fait ressortir ta