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— Eh bien, madame, si jamais j’accepte de passer comme une ombre, modeste et rapide à s’évanouir, à certaines réceptions mondaines, ce sera en me souvenant de vos paroles.

— Il faudra venir au bal de Josephte, en novembre, Michel ?

— J’y songerai. Allons, madame, je vous laisse. Comme cette visite m’a fait du bien !

— C’est au revoir, Michel ? Ne l’oublie pas.

— Je me souviendrai. Mais Josephte voudra-t-elle me revoir ? Elle ne me pardonnera jamais mon attitude d’hier, d’aujourd’hui, hélas !

— Michel, il faudra être indulgent pour notre petite Josephte. Elle a déjà beaucoup souffert dans sa vie.

— Et moi qui voudrais lui épargner l’ombre même d’un chagrin, reprit le jeune homme d’un ton douloureux.

Puis, il se pencha de nouveau sur la main tendue de Mathilde Précourt, qui murmurait : « Pauvres enfants ! je vous comprends si bien tous deux… Que la Providence nous vienne en aide » !

— Merci, ma princesse, souffla encore Michel. Il quitta vivement la pièce, puis la maison.