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— Tu n’es pas mondaine ; mais une fois environnée de tes amis, d’aimables et brillantes connaissances, tu t’amuseras, tu riras avec tous.

— Environnée d’amis ! murmura Josephte. Il en manquera cependant… hélas !

— Que veux-tu dire, Josephte ?

— Rien, rien, cousine. Ce soir, vois-tu, je n’arrive pas à secouer ma mélancolie.

— Je te trouve plus mystérieuse que mélancolique. Pauvre Josephte, si tu avais besoin de consolation, de conseils aussi, tu viendrais vers moi, au moins, dis ?

— À qui donc irai-je, cousine ? Toi seule es restée fidèle et incomparablement bonne. Pauvre petite sœur d’Olivier que serait-elle devenue sans toi ?

— Josephte ! Quel ton désabusé !

— N’y fais pas attention.

— Au contraire. La petite sœur d’Olivier, comme tu viens de te qualifier tristement me fait pressentir beaucoup de choses par son attitude… Allons, avoue que la lettre d’Hélène t’a fait du mal.

— Eh bien, oui, cousine.

— Laisse-moi lire cette lettre. Je t’épargnerai ainsi la reprise de confidences qui te bouleversent. Josephte, aie confiance. Ne te désespère pas ainsi, toute seule, dans le silence, le repliement.

— Comme tu es bonne. Cela me réconforte.