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aussitôt. J’ai des projets à te communiquer et des nouvelles à t’apprendre. À moi aussi la correspondance de ce soir m’a donné à songer.

Quinze minutes plus tard, Mathilde Précourt revenait s’installer près de Josephte. Celle-ci avait eu le temps de réagir contre sa surprise et sa peine. Seuls, ses yeux, un peu fiévreux, et marqués de grands cernes, témoignaient d’une violente émotion. Les lettres d’Hélène n’étaient visibles nulle part.

— Eh bien, Josephte, te sens-tu mieux un peu ? Césarine me dit t’avoir fait prendre une tasse de baume d’une vertu sans pareille.

— Je ne me sens pas plus mal, en tout cas.

— Ma chère petite, j’ai reçu une lettre très aimable de madame Louis-Hippolyte La Fontaine. Elle m’apprend des nouvelles vraiment extraordinaires.

— Oui ? Lesquelles, cousine, si je ne suis pas indiscrète ?

— Je me demande si je dois te les communiquer, ce soir. Tu as besoin de passer une bonne, nuit, n’est-ce pas ?

— Mais en quoi, une lettre de madame La Fontaine pourrait-elle me troubler ?

— Si tu savais ce qu’elle m’annonce, enfant ? Cet événement — c’en est un pour nous — te touche de près, va…

— Attendons à demain comme tu le dis. Ce soir, je prendrai tout au tragique.