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— Oui. Voici pour toi, cousine, ces journaux, ces revues, ces trois lettres… Il ne me reste que les deux lettres d’Hélène… Le colis est aussi pour toi, je crois. Mais oui ! Que d’amis, cousine Mathilde, que d’amis ! Et ce qu’ils ont bon goût ! ajouta la jeune fille, en embrassant sa belle-sœur en riant, puis elle se sauva en courant vers sa chambre.

— Quelle satisfaction j’éprouve à te voir aussi gaie, petite ! ripostait Mathilde qui la suivit ensuite du regard. Puis, elle soupira. « Pourvu, pensa-t-elle, que cette évaporée d’Hélène ne lui raconte rien qui l’assombrisse… Je ne sais pourquoi, une sorte de pressentiment me serre le cœur… Cet élégant Jules Paulet ne convoite que trop ma ravissante et sensible Josephte… Est-il vraiment digne de posséder ce trésor »…

Mathilde ne se trompait pas. Son affection la rendait clairvoyante. Si elle eût été là haut, près de Josephte, quel cri d’alarme elle eût poussé. La jeune fille, sans changer de toilette comme elle l’avait annoncé à sa belle-sœur, sans même enlever sa capeline, s’était empressée d’ouvrir la lettre d’Hélène. À la lecture de la première, elle s’était contentée de hausser les épaules, en souriant : « Quel heureux caractère possède Hélène ! Rien ne parvient à l’assombrir, ni à la faire réfléchir à fond ! » Puis elle s’était