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qu’un homme très riche.

— Tu peux aimer un homme très riche, d’ailleurs. Ce sera mieux, crois-moi, de combiner les deux.

— Comme tu le fais toi-même, sans doute ? fit avec ironie, Hélène.

— Certainement.

— Merci du conseil. On y repensera, ajouta la jeune fille en riant. Alors, c’est entendu, je dresse mes filets, je fais l’assaut d’un cœur que personne ne me contestera, n’est-ce pas ?

— Oui, moi, Hélène ! fit la Benjamine de la famille en paraissant soudain.

La sœur aînée se retourna, stupéfaite, non point tant de la réponse de sa sœur que de son attitude décidée, combative. Elle était si douce, d’habitude, si indifférente, surtout, vis-à-vis des jeunes gens, cette Blanchette timide, sensible, un peu ombrageuse !

— Tiens ! tiens ! la Benjamine qui s’éveille à l’amour !

— Non, non, ce n’est point cela, Hélène, je t’assure, mais je ne veux pas que tu trompes ainsi ta meilleure amie.

— Comment, la tromper ? Elle sera heureuse avec Jules, crois-moi, ma naïve petite sœur. Notre frère est riche, un avenir brillant se dresse devant lui. Quelle femme ne serait pas fière de porter son nom ?