Mais le dernier soir vint. Jean, épuisé par l’affreux combat intérieur du jour, ne se sentait plus aucune énergie… Il demeurait immobile, pauvre loque, à la merci de toute volonté qui se substituerait à la sienne. Aux premiers coups du gnome, cependant, il fut debout. Ses yeux hagards, ses pas incertains faisaient mal à voir… Il s’arrêta près de la porte, tordant misérablement ses mains. Mais, entendant s’éloigner le gnome, il parut brusquement dans le corridor et appela : « Gnome, gnome, reviens, de grâce… » Puis, retournant à sa chambre, il s’affaissa sur un siège.
Le gnome accourut et s’empressa. Il y avait dans ses petits yeux qu’ils baissaient avec peine, une flamme de triomphe. Il tenait sa victime !
« Eh bien, Jean, dit-il doucement, que veut dire ceci ?
— Seigneur-gnome, dit Jean, sans lever les yeux, voulez-vous décider à ma place ?… Je n’en puis plus… Voyez !… Je ne veux ni partir, ni demeurer ici… Si vraiment, vous avez les moyens de me faire sortir du souterrain, disposez de moi, comme vous le feriez d’un enfant. »
Le gnome pressa avec affection la main de Jean, mais se garda bien de prononcer une parole. Vivement il sortit d’un placard un large manteau et en enveloppa le bûcheron. Il grimpa à cet effet sur un bahut. Il s’assura que l’épée de Jean était à son côté. Il sourit, voyant un poignard passé à sa ceinture.
Tous deux s’engagèrent dans le long corri-