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coûte et quelques difficultés que vous rencontriez. On ne sort pas facilement de la forêt que vous habitez, je le sais par expérience. Mais ne vous alarmez pas. Quelque bon génie saura vous protéger si vous m’obéissez en tout. Où devez-vous vous rendre ? me demandez-vous. Au palais du roi Grolo, près de la ville sise dans la vallée d’Espoir. Oui, moi, le roi Grolo, je suis votre parrain. Jean, je me suis fait un plaisir, un jour, de venir en aide à votre père, un pauvre bûcheron, mais un fidèle sujet de ma couronne. Depuis lors, je ne vous veux que du bien, enfant, à vous et aux vôtres. Vous le verrez, allez. Mais j’ai parlé d’obéissance. Voici la seule recommandation que je vous fais. Vous ne devrez, sous aucun prétexte et quelle que soit votre fatigue, accepter une chambre avec un compagnon dans les hôtelleries où vous vous arrêterez la nuit. C’est tout ce que je demande, mon enfant, mais ma défense est formelle. Hélas ! si vous passiez outre, mal vous en arriverait et je n’y pourrais rien… Mais j’ai confiance. Le petit Jean, qui, à six ans, semblait m’aimer et se montrait courageux et bon, n’a pas changé, je suis sûr. À bientôt, Jean, mon filleul, mon palais et mes bras vous sont ouverts.

GROLO,
roi de…


Jean se trouva debout. Un éblouissement le prenait. « Quoi ! un roi avait été son parrain ! Et ce roi était Grolo le bon Grolo, si riche et si puissant que tous les monarques voisins sollicitaient son aide ou son alliance. Jean fut tout à coup saisi d’un rire nerveux. Tout cela lui sembla irréel. Sa voix s’éleva, saccadée. « Ah ! ah ! ah ! À quoi avait donc songé le roi