Page:Daveluy - Le filleul du roi Grolo, 1924.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.

D’ici… à la chute des feuilles, je vivrai… Adieu, Jean, adieu, mon bien-aimé ! »…

Ce furent les dernières paroles de l’infirme. Il ferma les yeux, retira doucement sa main d’entre la main de Jean et résolument se blottit contre le mur.

Quelques minutes plus tard, Jean s’engageait dans la forêt à grands pas. Pas une fois, il ne tourna la tête vers la maison, la douce maison qui contenait tant d’êtres chers à son cœur. S’il l’eût revue, ou même entrevue, aurait-il encore trouvé du courage pour s’en éloigner…

Quelle nuit terrible ! Le vent régnait en maître dans la forêt. Il la secouait, l’ébranlait jusque dans ses bases. Des hurlements prolongés montaient sans cesse de ses profondeurs vers le ciel inclément. Jean dut lutter, lutter beaucoup contre la force destructrice de l’élément déchaîné. Chose étrange ! Ce combat lui causait une sorte de bien-être. Son chagrin s’y engourdissait. Depuis les derniers regards