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En silence, secouée d’un long frisson, Paule suivait Jean. Il la conduisit à l’endroit où broutaient leurs deux chevaux. Il aida la jeune fille à se remettre en selle, et monta lui-même sur son cheval.

« Paule, prononça-t-il tristement, il faut nous séparer ici. Le misérable qui vient d’expirer a eu pour nous, à ses derniers instants, deux louables intentions. D’abord, il a exprimé son regret du… du meurtre de votre frère. Puis, il m’a prévenu que je n’avais sur Rochelure, et sans doute aussi sur ses serviteurs armés, qu’une avance d’une heure. Ils s’approchent rapidement. Chaque minute devient précieuse, petite. Il nous faut se hâter… Prenez ce sentier, à votre droite. Suivez-le dans tous ses méandres, jusqu’à la maison de mon père. Vous n’avez rien à craindre. On viendra sûrement par la voie de gauche, plus large, plus accessible, plus courte, et où se voient encore les traces de nos chevaux. Quant à moi, ne vous inquiètes pas. Je sortirai d’ici sain et sauf, et plus vite que ne le désirera le méprisable Rochelure.

— Jean, quand nous reverrons-nous, dit Paule, en soupirant ?

— Assez tôt, peut-être. Ma mission touche à sa fin. J’en ai le pressentiment. Mais auparavant, je prévois un combat suprême… Voyons, Paule, n’ayez pas ces