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Il s’arrêta brusquement. Il voyait blêmir la figure de Paule, et ses yeux se fixer avec épouvante, non loin, en arrière de lui : il se garda bien de se retourner. La frayeur de la jeune fille devint bientôt telle qu’elle ne pouvait plus ni bouger, ni crier !…



Et Jean, en face de cette pantomime, comprit plus clairement que si des paroles eussent été prononcées. Lentement, sans se retourner, immobile en apparence, il leva sa main armée à la hauteur de son épaule. Puis, brusquement et soudain, il déchargea son pistolet dans la direction des yeux terrifiés de Paule. Les gnomes ne lui avaient-ils pas appris ce tour enchanté, ce moyen extrême, fatal d’abattre un lâche adversaire, attaquant de dos.

Un cri, le bruit d’une autre détonation répondirent à son coup de feu. Paule se renversa contre l’arbre. « Jean, Jean, gémissait-elle, défaillante, allez… vers ce misérable. Ne vous… occupez pas de moi !… De grâce !… Non, la balle ne m’a pas atteinte, pas plus… que vous. Vite, Jean… j’ai vu tomber votre assaillant… là,… là, tenez, tout près !… ah ! comme il vous… aurait tué… si… si… »

Elle ferma les yeux, mais de sa main, elle repoussait Jean, à genoux, près d’elle, fou d’inquiétude.

Le jeune homme dut enfin se rassurer. Il courut dans