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— Ne le sais-je pas, Paule ?… Et c’est justement parce que je ne voudrais pas le placer en de trop cruelles alternatives me concernant, que je m’adresse à vous, aujourd’hui

— Seigneur, reprit Paule, mi-taquine, mi-froissée, est-ce que, par hasard, vous mettriez ma gratitude, la mienne… en doute ?

— Mais non, Paule, voyons. Je sais seulement, que le cas échéant, vous songeriez à votre frère d’abord. Cela vous rendait prudente, non héroïque.

— C’est vrai. Que deviendrait Marc sans moi ?… Et lui mon pauvre frère ! ah ! qu’il tient, au contraire, peu à la vie !… Qu’il la donnerait volontiers pour une noble cause !… Je ne le sais que trop, allez. Vous avez raison de vous adresser à moi, non à lui. Parlez, seigneur ?

— Approchez-vous du bahut, mon amie. Et voyez dans ce petit tiroir, une vieille montre et un parchemin jauni !… Paule je donnerais ma vie plutôt que de me voir enlever ces objets !… Vous me croyez, petite ?

— Mais oui, seigneur. Une originalité de plus ou de moins à votre compte, qu’est-ce cela ? Alors, vous désirez ?

— Que vous ne laissiez personne, durant mes six jours d’absence, pénétrer dans cette pièce. Tout danger de vol sera ainsi facilement conjuré.

— J’y veillerai, seigneur. C’est un service bien infime que vous me demandez là.

— Sait-on jamais ? Des catastrophes, et Jean se mit à rire, ont été amenées par de bien plus petites causes, allez ?

— Eh bien, dit Paule gaiement, ses jolis yeux pleins d’affection levés sur le jeune homme, vienne la catastrophe, nous lutterons, nous succomberons pour vous, charitable seigneur !

— Chut, enfant !… Votre voix claire s’élève par trop…