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Il s’approcha bientôt, une deuxième fois, de Jean. Sa mauvaise humeur était disparue. Il posa sa main sur l’épaule du jeune homme.

« L’ami, un mot !… Vous êtes, n’est-ce pas, receveur d’impôt ? »

Jean ne répondit pas. Il comptait, écrivait, riait de plus belle. Les camarades de Louis observaient la scène et s’amusaient. Ils vinrent entourer leurs camarades. Ils eurent des mots railleurs, des œillades.

Un poignard piqua la main de Jean. Il se trouva aussitôt debout, donnant toutes les marques de la plus vive frayeur.

« Qu’y a-t-il, bon Dieu, qu’y a-t-il ?… En quoi ai-je encouru votre déplaisir, messires valets ?… Un pauvre être, pacifique comme moi… oser l’attaquer si rudement !

— Bien, dit l’agresseur qui s’apaisa aussitôt. Je veux te poser quelques questions, fiston. Et tu y répondras en respectant la vérité, hein ! ou elle sortira de ton corps avec chaque goutte de ton sang ? Tu m’entends ?

— Oui, oui, monsieur, dit Jean en joignant ses mains