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son aplomb en présence de Jean. Non que le jeune homme prit vis-à-vis de ses amis nouveaux un air protecteur, mais par un sentiment indéfinissable dont la jeune fille cherchait encore le pourquoi. Certes, elle appréciait les qualités morales ou physiques de son compagnon et bienfaiteur : elle reconnaissait en lui un artiste au goût aussi fin, aussi sûr que celui de son cher Marc. Mais le regard du jeune inconnu lui semblait, aux heures de réflexion ou de décision, trop brillant, insoutenable. Qu’y avait-il derrière ce front mystérieux et chargé ?… Elle y discernait aussi je ne sais quelle hauteur, un éclair dominateur qui la faisaient alors désirer d’être bien loin… Elle devait apparaître à ses yeux si petite, insignifiante… Et comme Paule n’aimait pas beaucoup à rentrer ainsi dans ses souliers, elle en voulait à Jean de sa supériorité. Elle disait en riant à son frère : « Marc, tu deviens trop familier avec notre bel inconnu ! Qu’en pensera plus tard notre prince déguisé, sa fugue ayant pris fin ? »