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« Vous avez épargné à ma Paule bien-aimée de la douleur et à moi une ignominie… Maintenant vous nous offrez un gîte et des soins ! Ah ! Seigneur… que pouvez-vous demander que nous ne vous accordions ?… Je donnerais ma vie pour vous, Seigneur… »

Jean se sentit ému de ce noble élan. Pour y faire diversion, il feignit de secouer Marc avec rudesse.



« Non, Marc, pas de ces mots tragiques entre nous. Je vous les défends absolument, vous m’entendez ?… Donnons-nous la main. Jurons-nous une amitié… éternelle, si vous voulez. Et ce sera tout.

— Qui sait ! » soupira l’infirme, répondant avec une mélancolique douceur à la forte pression de la main de Jean.

« Et bien, qu’est-ce donc que ce service, Seigneur ? » demanda Paule, non sans impatience.

Elle avait assisté avec gêne aux effusions de Jean et de son frère. Si, encore, il lui avait été possible d’exprimer ouvertement sa dévotion ainsi que venait de le faire son frère. Mais elle n’osait !… Il lui imposait étrangement ce jeu-