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À quoi bon cette querelle ?… Allez plutôt parfaire votre œuvre auprès du frère et de la sœur que vous avez déjà si bien protégés. Ah ! poursuivit-elle plus bas, avec un fugitif sourire, ce pauvre serviteur de mon père, comme vous l’avez traité tout de même !… »

Le sourire de la princesse corrigeait, il est vrai, le reproche adressé au jeune homme, mais il ne l’en ressentit pas moins. Un moment, un court moment, il posa des yeux contrits, plein d’admiration contenue sur la frêle enfant qui se tenait prés de lui, sa mince et jolie figure toute miséricordieuse et toute pâle.

« Pardon,… princesse,… balbutia-t-il. Ma fougue détestable vous a blessée, je le vois… Pardon !

— Ma chère belle-fille, cria soudain la reine Épine, d’une voix aigre, votre condescendance pour la racaille va recevoir sa récompense. Votre père approche. Expliquez-lui cette scène absurde comme bon vous semblera. Nous fuyons. Rochelure, donnez l’ordre, s’il vous plaît, d’avancer. Nous poursuivrons seuls cette promenade. »

Grolo-le-bon, en effet, se dirigeait vers le groupe qui entourait sa fille. Sa figure exprimait l’étonnement et la contrariété. La princesse se réfugia vite entre ses bras.

« Que veut dire ceci, mon aimée ? demanda-t-il. Pourquoi la reine vous délaisse-t-elle ainsi ?

– Cher père, je vous narrai en route les méfaits de chacun, sans oublier les miens, répar-