Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Tu crois. Charlot, murmura Perrine, qui écoutait bavarder son frère, les yeux au loin, mais pourquoi aurait-il joué cette… comédie ?

— Mais pour ravir tes beaux yeux, ma sœur. Une femme sérieuse a un cœur à donner comme les autres. Il faut le conquérir, en essayant tous les moyens. Seulement…

— Seulement, mon frère ?

— Eh bien, il s’est trompé d’adresse. Nous nous ressemblons en cela, les gens nous plaisent ou nous déplaisent, tels qu’ils sont, quoi qu’ils disent, ou fassent, pour nous donner le change. N’est-ce pas, ma sœur, ce que je dis là, c’est bien le fond de notre nature à tous deux ?

— Peut-être suis-je un peu plus compliquée que tu le crois, Charlot, avait répondu non sans tristesse la jeune fille. Mais qu’importe ! J’épouse sans chagrin, comme sans grande joie le capitaine de Senancourt. Seulement, je t’assure que mon estime et ma confiance augmentent de jour en jour envers lui. Il nous est si dévoué, à l’un comme à l’autre.

— Perrine, dit soudain Charlot, la voix mal assurée, je n’aime pas à t’entendre parler ainsi… De l’estime, de la confiance… c’est bien sans