Page:Daveluy - Le cœur de Perrine, 1936.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

non sans reproche dans la voix. C’est possible, Père ? Sincèrement ?

— Votre énergie, votre noblesse de cœur, mon enfant, peuvent rendre beaucoup de choses possibles.

— Vous pensez trop de bien de moi.

— Oh ! je vous connais. Mais, continua avec une grande douceur le Père, si vous vous entêtez contre un audacieux jésuite qui vous contredit… qui vous blesse peut-être…

— Non, non, mais en la circonstance, je trouve…

— Un instant encore, mon enfant. Reposons bien la question. Laissez-moi vous présenter deux considérations, assez fortes, il me semble, pour que vous m’en vouliez moins de différer d’opinion avec vous.

— Ne parlez pas ainsi, Père, je vous en prie. Je veux vous écouter avec une foi, une confiance, qui accompliront peut-être… un miracle !… Mais ne vous y attendez pas trop, ajouta vivement Perrine rougissante.

— Perrine, un jésuite ne croit pas aux miracles très facilement, mais il sait qu’un cœur de jeune fille très pur, très tendre, très élevé accepte parfois le bonheur que lui conseillent ceux qui l’aiment, quand même elle démêlerait mal au début les éléments dont ils se composent.

— Encore une fois, Père, je vous écouterai d’un esprit docile.